15 Septembre 2014

Bilan scientifique

L'instrument IASI (Infrared Atmospheric Sounding Interferometer) a été lancé pour la première fois avec le satellite Metop A en octobre 2006. Il a été financé par le CNES et EUMETSAT. C'est un interféromètre de Michelson utilisé pour le sondage atmosphérique. Il permet de mesurer des spectres dans le domaine infrarouge couvrant des longueurs d'onde allant de 3.62 µm à 15.5 µm. La contribution de IASI concerne essentiellement la prévision météorologique, la composition de l'atmosphère et le suivi du climat.

Utilisation en prévision météorologique

Le but principal de la mission IASI est de fournir des mesures de température et d'humidité. L'instrument IASI permet d'obtenir une restitution de l'état de l'atmosphère (profils de température et d'humidité) qui est utilisée comme état initial pour la prévision météorologique. La précision des prévisions dépend très fortement de la précision de la connaissance de l'état initial de l'atmosphère. Les objectifs de performance sont de 1 K pour la température et de 10% pour l'humidité avec une précision verticale de 1 km. Les données sont utilisées opérationnellement dans la majorité des centres de prévision météorologique du monde, tant dans les modèles globaux que dans les modèles de fine échelle. Pour l'instant seulement 200 canaux sont utilisés au maximum. Néanmoins, l'impact de IASI sur la qualité des prévisions est le plus important de tous les instruments utilisés en prévision météorologique. L'assimilation des données IASI fait toujours l'objet de recherches, notamment pour mieux prendre en compte les observations nuageuses, les canaux vapeur d'eau et les profils mesurés au-dessus des surfaces continentales.

Colonne totale de CO - Crédit Clerbaux et al., 2009
Colonne totale de CO
Crédit Clerbaux et al., 2009

Utilisation pour les études de composition de l'atmosphère

IASI apporte également une forte contribution à la supervision de la composition atmosphérique. Les très bonnes performances radiométriques de IASI permettent de retrouver la composition verticale ou la colonne intégrée d'une vingtaine gaz trace, dont notamment l'ozone et le monoxyde de carbone. Celle-ci est utilisée notamment pour la prévision de la qualité de l'air.
Les données IASI ont montré qu'il était possible de détecter des espèces que l'on pensait indétectables depuis l'espace comme l'ammoniac. Il permet également la télédétection de certains événements comme les feux et les éruptions volcaniques.

Utilisation pour le suivi du climat

Les performances de IASI et sa longue durée d'exploitation (plus de 15 ans avec trois missions successives de 5 ans chacune) permettent de constituer des séries temporelles de plusieurs variables climatiques essentielles parmi lesquelles on peut notamment citer : la température, l'humidité, les nuages, les aérosols, les propriétés des surfaces continentales et les gaz à effet de serre influencés par les activités humaines comme le CO2 et le CH4. IASI permet le suivi de ces différentes variables de jour, comme de nuit, sur terre et sur mer. De plus, l'exceptionnelle stabilité spectrale et radiométrique de IASI en a fait l'instrument de référence pour l'inter-étalonnage des instruments d'observation de la Terre dans le cadre de l'effort international du GSICS.
Température de surface Juillet 2008 - Crédit LMD/CNRS
Température de surface
Juillet 2008
Crédit LMD/CNRS